Toc toc toc !

« Salut »

« Putain, qu’est-ce que tu fous ici ? »

« Marc est là ? »

« Recule-toi de la porte bordel ! »

« Ok, je recule. Bon, maintenant, tu vas me dire si Marc est là ? »

« T’es vraiment dingue toi. Bouge pas, je vais le chercher »

Le judas de fortune (un simple trou fait au flingue) se referme et j’entends Patrick s’éloigner. Je remonte le col de mon nouveau manteau, trouvé dans une boutique déjà pillée. Du coup, il restait juste cet impair vert vraiment très moche mais pratique. Je prends la boîte de pilules dans ma poche et reprends un cachet. J’ai le gosier sec, ça passe difficilement. C’est l’eau potable qui nous manque le plus. La bouffe, on finit par se débrouiller, il y a toujours des réserves et on peut faire pousser des plantes. Mais l’eau, c’est super rare d’en trouver de la potable. Au début, on a bu les sodas, puis l’alcool. Mais, au bout d’un moment, on n’avait plus rien. Alors on a dû créer des filtres pour produire de l’eau potable. Une bande de bras cassés qui débarquent à la bibliothèque pour trouver un bouquin traitant du sujet. Le savoir est précieux quand il est rare. Du coup, ceux qui, comme Marc, savent comment créer le Saint Filtre sont des putains de fils de pute bénis des Dieux. Le sachant devient chef de bande. Pas le plus fort, non. Ça, c’était au début. Mais le plus instruit ou celui qui a trouvé le bon bouquin à la foutue bibliothèque. A quoi ça tient le pouvoir !

« Vincent ? C’est bien toi ? Qu’est-ce »

« … que je fous ici ? Oui, je sais, on m’a déjà posé la question »

« On t’a cherché pendant »

« … 2 jours ? Ouais, je sais, ma montre m’a dit que les 48 heures étaient passées. Je n’ai plus éternué une seule fois et je ne me sens pas malade. »

« Mais comment ça se fait ? Tu étais malade, on t’a vu ! »

« Vous m’avez vu éternuer, c’est vrai. »

« Mais alors, comment ? »

« Tu te souviens de ce qu’on a mangé le jour où vous avez voulu me faire la peau ? »

« Hein ? Qu’est-ce que ça peut faire ce qu’on a mangé ? »

« Du chat, Marc. On a mangé du chat. Et tu sais qui a chassé la bestiole en question ? »

« Les chats, c’est toujours Sandrine qui s’en occupe, elle est balaise pour les choper. »

« Ouaip. Sandrine. Elle a attrapé le chat. Elle a sûrement eu des poils de chats sur elle et, comme un con, je me suis approché d’elle pour la draguer. Tu sais quoi ? Je suis allergique aux poils de chat »

« Tu veux dire que »

« Oui, je veux dire que c’est parce que je me suis approché de Sandrine et des saloperies de poils de chat que j’ai éternué »

« … »

« Je suis passé à la pharmacie en revenant. Il y a un truc qu’on ne dévalise pas, ce sont les antihistaminiques. Alors je te propose d’aller dans le garage pendant deux jours, avec ma boite de pilules. Tu m’observes. Et quand tu auras vu que je suis clean, tu me laisses revenir parmi vous »