Nous avons les doigts écrasés par la charnière d’un monde qui change. Le pire est que la porte en question a été créée par nous et que c’est également nous qui avons décidé de la fermer alors que nos mains n’étaient pas encore enlevées. L’animal auto-proclamé « le plus intelligent » serait-il en réalité le plus idiot ? Sans doute. Petite revue de presse dans ce début de reconfinement … de quoi déprimer mais, aussi, de quoi se (ré)jouir.

Pandémie : épidémie étendue à toute la population d’un continent, voire au monde entier, selon le Larousse. Le Coronavirus, qui ne mérite pas sa majuscule … pardon, je reprends. Le coronavirus, donc, nous rappelle à quel point nous sommes tous égaux devant ce qui nous dépasse. Nous avons beau nous égorger pour des dessins, nous brûler pour des films, nous battre pour des religions ou des pots de Nutella, nous n’en restons pas moins tous les mêmes. Question de point-de-vue. Si on se place sur Apophis, cet astéroïde qui pourrait frapper la terre en 2068, on a la juste image du monde. Fragile. Ridicule.

Oui, nous nous sommes tous logés à la même enseigne … et cette enseigne est de plus en plus celle d’Amazon. Les librairies ferment, confinement oblige. Quand elles protestent contre cette mesure, les gouvernements agissent. Ouf. Sauf que c’est juste pour fermer les rayons « livres » des grandes surfaces. Zut. La lecture est pour beaucoup un refuge, une oasis de bien-être dans ces temps troublés mais on nous empêche d’y avoir accès. Mais, attendez, je vois une information … oui, tout va bien, la langue française est sauve, on a créé le « click&collect » qui permet de commander des livres en ligne et de venir les chercher ensuite. Click&Collect … un anglicisme pour sauver la langue de Molière ? Absurde paradoxe. On me dira que ça sonnait mieux que sa version francophone Clique&Collecte ? Bof, pas sûr. Mais c’est ainsi, je le disais, nous sommes tous égaux et il nous faut une langue commune. Effacer les différences, unifier le monde, lisser les personnalités pour mieux contrôler les gens et éviter les contestations ? Et si c’était ça le but ? Peut-être. Mais il y a aussi une raison plus déprimante encore … l’économie. Ainsi, j’apprends que Lotus va tuer un mot bien belge : Speculoos. Cette entreprise va nous imposer le plus international Biscoff. De ce mot, je ne retiendrai que le « off » et ne mangerai plus ce biscuit … pas de cette marque, en tout cas. Espérons que la version artisanale préserve le mot Speculoos. Sans cela, il ne nous restera plus que le nouveau passage à Bruxelles baptisé, cette année, « Passage du Speculoos » pour se souvenir que la différence, la spécificité, le régionalisme a du bon … du très bon, même. Les bras m’en tombent.

Et que faire quand les bras tombent ? Suivre les conseils glanés sur Het Laatse Nieuws qui nous explique comment se masturber sans les mains. Voilà de quoi occuper notre confinement, malgré l’absence de livre et de Speculoos. Les plaisirs innocents ne se refusent pas.

Par contre, il y a d’autres plaisirs que je continue de détester. C’est le cas de la chasse-loisir. Cette pratique, comme je l’expliquais dans un précédent blog, m’a toujours écœuré. Des hommes élèvent des animaux pour les lâcher ensuite dans nos forêts afin de les abattre sans ménagement. Et ces « pauvres » chasseurs de se plaindre face au confinement car, comme ils le disent, sans eux, les animaux seront trop nombreux. Zut, ils ont introduit trop d’animaux dans nos bois. Je vous plaindrais bien, les assassins, mais je préfère compter sur Apophis, en espérant qu’il vise bien. Quant aux animaux, voyons ce que donne une nature sans l’intervention de l’homme. Si ça se trouve, tout va bien se passer. Je parie même que ça sera mieux. Quitte à supprimer des mots, je propose de garder Speculoos et de sacrifier : chasse-loisir et gibier. Oui, vraiment, l’homme est l’animal le plus idiot.

Alors que faire durant ce confinement ? On ne va pas s’amuser sans les mains toute la journée, ça risque d’user les balles de tennis (oui, il faut avoir lu l’article pour comprendre). On ne va pas non plus jouer à battre des records de messages échangés sur les plateformes appartenant à Facebook, on leur donne déjà trop de pouvoir. Certains auront le bonheur de relire mon roman (oui, je fais de la pub pour moi-même … c’est mon blog, je fais ce que je veux :p ), d’autres passeront des heures devant Netflix, Prime Video ou Disney+. Mouais, pas très enrichissant tout ça. Alors je vous propose un peu de culture, un peu d’évasion, en revivant, par exemple, le concert privé de Pearl Jam enregistré en acoustique sur MTV en 1992. Si vous voulez voyager, aller virtuellement en Suisse pour découvrir quelques oeuvres d’art car, comme le dit Miruna Coca-Cozma, qui signe l’article : « qu’est-ce qu’un tableau, sinon une fenêtre ouverte sur un ailleurs? ». Si vous voulez aller encore plus loin, poussez jusqu’à la Côte d’Ivoire, dans la galerie LouiSimone Guirandou, qui vous propose de découvrir des oeuvres magnifiques, puissantes, émouvantes. L’ailleurs est un enrichissement, un élargissement de l’âme.

Quant à moi, je vais me repasser ce genre de vidéos qui me fait toujours un bien fou :

Si cet article vous a plus, si vous voulez d’autres revues de presse, n’hésitez pas à me le faire savoir 🙂

Vincent

Image par Bessi de Pixabay